[expo] Nadia Léger au musée Maillol : Une artiste libre
Nadia Léger est au centre d’une vaste rétrospective au musée Maillol qui démontre la richesse de l’œuvre en perpétuelle réinvention de cette « femme d’avant-garde ».
Si elle a longtemps été oubliée dans l’ombre de son mari Fernand, Nadia Léger n’en est pas moins une artiste de talent. Le musée Maillol le prouve cet hiver avec une exposition qui revient sur les grandes étapes d’une étonnante carrière.
Au cœur des avant-gardes
L’art de Nadia Léger n’a en effet jamais cessé de se métamorphoser durant cinq décennies ; tout en respectant cependant certaines constantes, tel le portrait. À l’image de la première salle du parcours qui dévoile le panthéon de l’artiste à travers ses nombreuses représentations sur fonds colorés des figures qui l’ont marquée : Chagall, Tolstoï ou Tchaïkovski, mais aussi Lénine, Staline ou Brejnev. Une preuve du fort attachement au régime soviétique de celle qui est née en 1904 dans l’ancien Empire russe, et ce même après son départ pour Paris en 1924.
Dans la capitale des avant-gardes, elle se nourrit de leur diversité avec des tableaux influencés tour à tour par le cubisme, le purisme ou encore le biomorphisme. Mais c’est la rencontre avec Fernand Léger qui bouleverse sa vie. L’exposition fait dialoguer les œuvres de Nadia avec celles du célèbre peintre, dont elle emprunte un grand nombre de caractéristiques emblématiques du style pour réaliser des portraits ainsi que d’éclatantes et très personnelles natures mortes. Au côté de son compagnon, elle joue aussi un rôle central au sein de l’Atelier Léger, où règne une exceptionnelle diversité. Les œuvres des nombreux artistes qui y sont passés – de Marcelle Cahn à Nicolas de Staël – en témoignent.
Une artiste communiste
Après la Seconde Guerre mondiale, où elle s’engage dans la Résistance, s’affirme son indéfectible engagement communiste. Elle met la modernité de son art au service des idéaux soviétiques en le mêlant au réalisme socialiste et en dépeignant des travailleurs ou des athlètes. L’exploit du cosmonaute russe Youri Gagarine en 1961 lui inspire enfin la dernière phase de son œuvre. Marquée lorsqu’elle était jeune par l’enseignement de Kasimir Malevitch, c’est avec le suprématisme de ce dernier qu’elle renoue alors. Elle crée des compositions renouvelant l’abstraction à travers un imaginaire cosmique, qui se déploient même sous la forme de sculptures, de mosaïques, de tapisseries ou encore de bijoux. Une redécouverte qui se révèle décidément riche en surprises !
Nadia Léger. Une femme d'avant-garde, à découvrir au Musée Maillol jusqu'au 23 mars 2025
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