[expo] Stephen Jones au Palais Galliera : Une tête bien coiffée

Le Palais Galliera dédie à Stephen Jones une grande exposition qui revient, en 170 chapeaux et une quarantaine de silhouettes, sur la folle trajectoire de ce modiste britannique.
Il est l’homme aux mille chapeaux. Pour la première fois en 40 ans, le Palais Galliera consacre une exposition à un modiste et à cet accessoire essentiel. C’est à Stephen Jones que revient cet honneur, lui qui a su, depuis les années 1980, imposer son style pétillant en couvrant notamment la tête de Lady Di comme celles de nombreuses célébrités.
De Londres à Paris
C’est près de Liverpool que naît en 1957 Stephen Jones. La cathédrale catholique brutaliste de la ville du nord de l’Angleterre inspire d’ailleurs le créateur, qui a aussi tiré son chapeau aux héros locaux, les Beatles, avec des couvre-chefs pour leurs statues dont un en forme de Yellow Submarine. À la fin des années 1970, le jeune homme s’installe à Londres où il étudie à la prestigieuse Saint Martins School of Art. Il fait alors partie des Nouveaux Romantiques qui fréquentent le Blitz Club à Covent Garden et revendiquent une esthétique glam rock. Les symboles du Royaume-Uni sont également au menu de nombre de ses créations, tels un chapeau melon aux couleurs de l’Union Jack ou un appétissant béret breakfast. C’est néanmoins de Paris dont Stephen Jones rêve, traversant régulièrement la Manche. Dans ses différentes collections, il rend hommage au béret comme au bonnet phrygien, ainsi qu’aux grands couturiers parisiens et aux artistes, de Giacometti à Cocteau.
Le chapeau sous toutes ses coutures
L’exposition fait également pénétrer dans l’atelier londonien de Stephen Jones au travers d’une vidéo et de vitrines qui dévoilent les coulisses de son processus créatif. L’imagination du modiste est sans limite et investit autant les diverses formes de couvre-chef que de matières – du tweed ou du plastique aux plumes, et même des pages de poèmes –, alors que son style se décline en mille motifs, se faisant tour à tour aérien, gracieux, chic ou encore extravagant...
Ses nombreuses collaborations avec de prestigieuses maisons de haute couture achèvent le parcours, permettant d’apprécier les dialogues qui se nouent avec les créations de chacun des stylistes. Pour Jean Paul Gaultier – le premier avec qui il collabore –, Stephen Jones revisite le fez, tandis qu’il crée une auréole bleutée pour une robe de Thierry Mugler, ou encore une couronne étincelante pour son grand ami John Galliano. Chapeau bas !
Exposition Stephen Jones, Chapeaux d'artiste à découvrir au Palais Galliera jusqu'au 16 mars 2025
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