[expo] Surréalisme au Centre Pompidou : Centenaire halluciné

Max Ernst, « L'ange du foyer (Le triomphe du surréalisme) », 1937 © Adagp, Paris. Vincent Everarts Photographie

Pour fêter le centenaire de la publication du Manifeste du surréalisme, le Centre Pompidou consacre une grande exposition événement à l’histoire de ce mouvement majeur des avant-gardes du XXe siècle, de ses origines à ses nombreuses ramifications.

En 1924, André Breton publie Le Manifeste du surréalisme, un texte qui sonna une véritable révolution. Son manuscrit est au cœur même de l’exposition que dédie le Centre Pompidou au centenaire du mouvement qui en a découlé, tandis que le fantôme de Breton rôde. Il faut dire que dès son entrée, où l’on pénètre dans la gueule d’une étrange créature façon fête foraine, jusqu’à la forme labyrinthique que prend le parcours, il n’y a aucun doute que l’on est ici dans un autre monde. Ouvert aux visions des médiums, aux rêves, aux chimères, à la nuit ou encore à l’érotisme, il rend compte des grandes thématiques qui ont animé le surréalisme durant les quatre décennies de son existence.

Un mouvement disséqué

Après une ouverture pédagogique sur l’origine du Manifeste au lendemain de la Première Guerre mondiale, l’exposition plonge dans les influences du mouvement, telle l’étrange poésie de Lautréamont ou d’Alice au pays des merveilles, et ses modes opératoires, de l’écriture automatique au rêve en passant par les collages et les cadavres exquis. Elle montre aussi la force de ses engagements politiques et de ses positions critiques de la société moderne, tout comme sa capacité à investir de nombreux champs de création, entre littérature, peinture, dessin, sculpture, photographie, cinéma mais aussi tarot.

Les femmes bien présentes

Grâce aux prêts des plus prestigieuses institutions mondiales, le parcours réunit les œuvres remarquables des artistes du mouvement, de Max Ernst à Salvador Dalí ainsi que René Magritte, Giorgio de Chirico, Victor Brauner ou encore Yves Tanguy. Il ne se limite pas pour autant à ces seuls noms masculins célèbres puisqu’il fait la lumière sur les nombreuses artistes femmes qui ont participé au mouvement, certaines bien connues, comme Dora Maar, Dorothea Tanning ou Leonor Fini, et d’autres qui le sont un peu moins, telles que la Britannique Ithell Colquhoun, l’Espagnole Remedios Varo ou la Danoise Rita Kernn-Larsen. De la même manière, le regard porté sur le surréalisme va bien au-delà du seul cercle parisien pour se concentrer sur ses ramifications à travers le monde et les époques. Un siècle plus tard, le surréalisme est toujours bien vivant, multiple et inspirant.

Exposition Surréalisme à découvrir au Centre Pompidou jusqu'au 13 janvier 2025

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