[expo] Un art nouveau à l'École des Arts joailliers : Splendeurs novatrices
Avec « Un art nouveau. Métamorphoses du bijou 1880-1914 », l’École des Arts joailliers, près de la place Vendôme, rend hommage aux beautés et innovations du bijou au cœur de la Belle Époque.
Un art en son temps
Sirène, pieuvre, sphinge, sylphide, c’est tout un imaginaire qui déploie ses merveilleux atours, une fois pénétré dans l’exposition. Autant de créatures qui insufflent aux joailliers, tels René Lalique, Georges Fouquet ou Henri Vever, la fondation d’un art nouveau. Alors que s’achève un XIXe siècle aux nombreux bouleversements techniques, sociaux, culturels ou encore scientifiques, naît une volonté de réagir à travers la création. Sous l’influence du mouvement britannique Arts & Crafts, l’artisanat est valorisé face à l’industrialisation, tandis que la nature oriente les formes. Des préoccupations qui peuvent faire écho à celles de notre propre époque, comme le souligne la commissaire de l’exposition, Rossella Froissart.
Ce moment est ainsi celui d’une reconnaissance de la joaillerie comme pratique artistique à part entière, capable d’une grande modernité et de dialoguer avec les autres arts, notamment autour du mouvement symboliste. Une centaine de pièces splendides, issues des plus belles collections, retracent cette affirmation. Celle-ci passe par des innovations et évolutions dans l’usage d’un large répertoire visuel comme celui des matériaux, préférés avant tout pour leurs couleurs et effets au sein d’une composition plutôt que pour leur préciosité.
L’importance de la nature
Les animaux et autres chimères peuplent d’abord ces bijoux, à l’instar d’un éclatant serpent de mer en émail, émeraudes et tout en courbes, ainsi que des pendentifs en forme d’hippocampes ou de dragons. Les joailliers sont fortement inspirés par la nature, à travers la représentation de plantes ou de paysage miniatures, au rendu tour à tour réaliste ou plus fantaisiste. Celle-ci donne également lieu à des visions fantasmatiques marquées par le thème des métamorphoses. Une femme dorée se déploie sous la forme d’une libellule quand une autre se transforme en fleur.
Se distinguant par leur immense précision, les créations se font de plus en plus stylisées jusqu’à l’abstraction, portées par les lignes géométriques de la nature. Broches, bagues ou pendentifs présentent d’élégants motifs floraux aux détails minimalistes. Plus d’un siècle après, ces pièces n’ont absolument rien perdu de leurs grâces aussi rafraîchissantes qu’éblouissantes.
Exposition Un Art nouveau. Métamorphoses du bijou, 1880-1914, à découvrir jusqu'au 30 septembre 2023 à l'École des Arts Joailliers
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