[expo] Wax au musée de l’Homme : Un tissu pas comme les autres

Textile imprimé aux couleurs et motifs vifs immédiatement reconnaissables, le wax est aussi le fruit d’une histoire complexe, réinterrogée dans une éclairante exposition au musée de l’Homme.
Ses motifs sont aussi divers qu’évocateurs ; ses couleurs chaudes et vives attrapent le regard en un coup d’œil. Tissu en coton imprimé selon une technique à la cire, le wax est aujourd’hui largement associé au continent africain. Désormais porté par les stars et utilisé par les grandes maisons de mode, ce textile très en vogue a connu une longue histoire, racontant aussi celle des flux mondiaux de ces deux derniers siècles. En parallèle de sa grande exposition consacrée aux « migrations », le musée de l’Homme propose un parcours en deux volets autour de ce tissu emblématique.
Entre Europe, Asie et Afrique
Le wax naît dans les Pays-Bas du XIXe siècle, alors dans le but de reproduire à moindre coût le batik, technique traditionnelle javanaise de teinture. Destinés au marché indonésien, ces tissus sont rapportés par des soldats ghanéens enrôlés à Java par les Néerlandais. Le grand et rapide engouement que connaît dès lors le wax dans les colonies ouest-africaines offre aux Européens de nouveaux débouchés. Sur le Balcon des sciences, sont retracées les évolutions de ce textile à travers le commerce mondial, abordant la mécanisation de sa production, la création de ces tissus au Nigeria, au Bénin et en Côte d’Ivoire, ou encore l’emprise de la manufacture néerlandaise historique Vlisco. La richesse du répertoire iconographique de ses fameux motifs est aussi révélée. Loin d’être anodins, ceux-ci s’inspirent autant de la nature que de la vie sociale et politique...
L’art et la mode s’emparent du wax
Porteur d’une véritable valeur symbolique, le wax est revisité par de nombreux artistes et stylistes du continent africain ou de la diaspora dans la seconde partie de l’exposition. Ils témoignent de la place de ce tissu au sein de la large réflexion sur la place de l’Afrique dans le monde globalisé, comme incarnation de l’héritage colonial autant que comme vecteur puissant d’identité et d’appartenance. Des clichés des Maliens Malick Sidibé et Seydou Keïta dans les années 1960 à ceux plus récents du Sénégalais Omar Victor Diop et de la Kényane Thandiwe Muriu, en passant par les nombreuses créations textiles, le wax apparaît au cœur de la vie quotidienne dans l’élaboration d’un style visuel affirmé et pop. Le wax, c’est décidément toute une histoire !
Exposition Wax au musée de l’Homme, à découvrir jusqu'au 7 septembre 2025
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