[expo] We Are Here au Petit Palais : La rue au musée
Le Petit Palais invite, avec cette exposition gratuite, le street art au sein de ses belles collections pour un grand dialogue événement.
Ils ont quitté la rue pour investir l’un des plus prestigieux musées de la capitale. Les grands noms internationaux du street art sont réunis au Petit Palais, le musée des Beaux-Arts de Paris, pour l’exposition We Are Here, initiée par Mehdi Ben Cheikh et sa galerie Itinerrance, spécialisée depuis vingt ans dans ce domaine.
Au cœur du Petit Palais
Dès l’entrée, l’immense bombe aérosol de D*Face, sur laquelle est écrit « We Are Here », annonce la couleur. Plus loin, une imposante statue au noir profond d’un cavalier sans tête réalisée par Cleon Peterson se dévoile au milieu de la galerie des Sculptures auxquelles elle semble répondre. Tandis que les œuvres éclatantes du Britannique Hush et du Chilien Inti s’invitent au milieu des grands formats et s’intègrent aux décors majestueux du Petit Palais. Vhils propose, lui, une étonnante sculpture produite à partir d’affiches, comme un clin d’œil à celles qui tapissent les rues où ces artistes se sont d’abord exprimés.
Revisitation de l’histoire
Les street artistes dialoguent ainsi avec la crème de l’histoire de l’art. À l’instar d’Invader qui a placé son Alias, réplique d’un de ses fameux envahisseurs de l’espace en mosaïque, au-dessus d’un tableau de Claude Monet. Dans la salle des Romantiques, les valeurs de la République sont célébrées dans une interprétation très contemporaine, par notamment l’Américain Shepard Fairey, alias Obey. L’auteur de la fameuse affiche de campagne de Barack Obama reprend sa Marianne revisitée entourée de la devise « Liberté, Égalité, Fraternité » sur fond de drapeau bleu, blanc, rouge, qu’il a créée au lendemain des attentats du 13 novembre 2015. Une autre devise apparaît également : le « aux armes et cætera », écrit en calligraphie arabe par eL Seed aux couleurs de la France. En écho, c’est à une réflexion sur le pouvoir que convient Seth avec son Napoléon et Conor Harrington, à travers le portrait d’un roi en déclin.
Un salon du street art
À la fin du parcours, la salle Concorde se voit complètement recouverte par les œuvres de 60 street artistes accrochées à touche-touche du sol au plafond. Un hommage à la tradition des Salons et en particulier à celui mythique des Refusés qui accueillait en 1863 les avant-gardes exclues des cercles académiques. Le clou d’un historique dialogue entre les époques.
Exposition We Are Here au Petit Palais, à découvrir jusqu'au 17 novembre 2024
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