[critique] Hélène après la chute : Plus dure sera la chute
Avec Hélène après la chute, deuxième volet de Ménélas Rebétiko Rapsodie, le comédien et metteur en scène Simon Abkarian imagine au théâtre de l’Athénée Louis-Jouvet les retrouvailles du roi Ménélas et de sa femme Hélène, après la guerre de Troie. Un moment fatidique sous haute tension.
Dans Ménélas Rebétiko Rapsodie, pièce poétique et musicale écrite en 2012, Simon Abkarian, en dandy méditerranéen, mettait en scène la douleur du roi Ménélas, trahi par Hélène partie avec le prince troyen Pâris. Pas question de tomber dans les clichés : le roi de Sparte n’est ni lâche ni mou et sa femme n’est pas une « putain ». L’auteur, comédien et metteur en scène, formé au Théâtre du Soleil, n’en a pas fini avec ses personnages : il leur écrit un deuxième volet, Hélène après la chute, qui a fait l’objet d’une lecture au festival d’Avignon 2021, dans le cadre des Voix d’auteurs (le texte est disponible chez Actes Sud-papiers).
La guerre de Troie a eu lieu
Grecs et Troyens ont déposé les armes et c’est le temps des retrouvailles entre Ménélas et sa dulcinée adultère. Celui des explications franches entre époux, dans la chambre même qu’Hélène partageait avec Pâris. Dans sa note d’intention, Simon Abkarian, qui s’efface cette fois sur scène, explique cette mise au point : « Ce n’est pas un acte pervers, ni une vengeance désespérée, mais une impuissance inavouée, une colère rentrée, une respiration qui cherche sa longueur, une douleur qui cherche son verbe ». Devant le lit des deux amants, le souverain pourrait prendre le dessus car, après tout, c’est lui l’homme bafoué mais… il est imparfait et Hélène n’est ni docile ni « un animal de compagnie, une présence qui rassure son maître ».
Du mythe à la réalité
Dans un décor doré et composé de miroirs qui renvoient les reflets des deux « héros », on aperçoit un piano, celui de Macha Gharibian, collaboratrice régulière de Simon Abkarian et Victoire du Jazz Révélation en 2020, chargée de mettre en musique ce corps-à-corps brûlant. Ménélas (Brontis Jodorowsky) et Hélène (Aurore Frémont, Électre dans Électre des bas-fonds écrit et dirigé par Simon Abkarian au Théâtre du Soleil) sont des personnages mythiques. Or celui qui a revisité Homère (Pénélope ô Pénélope) les veut ancrés dans notre réalité actuelle. À vérifier très vite et en avant-première au Théâtre de l’Athénée.
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