[critique] Huit rois (nos présidents) : Au théâtre, citoyens !

Le Dîner chez les Français de V. Giscard d'Estaing © Valentine Chauvin

Le Théâtre 13 accueille les trois premiers épisodes de la série théâtrale consacrée par Léo Cohen-Paperman aux présidents de la Ve République. Giscard, Chirac et Mitterrand sont en alternance : jouissif !

Souhaitant interroger les figures contemporaines du pouvoir, Léo Cohen-Paperman a commencé avec Chirac et continué avec Mitterrand et Giscard, pour faire le portrait des présidents de la Ve République, de Charles de Gaulle à Emmanuel Macron, tout en évoquant la vie de ceux qui les soutinrent ou les subirent. Le ton est à la farce : on rit beaucoup, et plus encore quand on reconnaît sa jeunesse, ses engagements, voire la mode ou les tics des années 1970 à 1990. Qu’on soit de gauche ou de droite, Force tranquille, Paix et sécurité ou France pour tous, on ne demeure pas indifférent à cette rétrospective.

Super menteur, Tonton et Sa Suffisance

Chirac a été le premier croqué dans La Vie et la mort de J. Chirac, roi des Français. Entre comédie onirique et enquête loufoque, on suit les aventures de Ludovic Müller et José Corrini, grandis sous Chirac et rêvant de monter un spectacle sur leur idole. Génération Mitterrand (le meilleur des trois volets) brosse un portrait sensible et émouvant du peuple de gauche. Il raconte, en parallèle des deux septennats du Sphinx, de la montée joyeuse à Solutré à la descente implacable pour rejoindre les forces de l’esprit, la vie de Michel, ouvrier à Belfort, Marie-France, journaliste à Paris, Luc, enseignant à Vénissieux, orphelins du mitterrandisme et déçus du socialisme.

Petite et grande histoires

Troisième opus avec Le Dîner chez les Français de V. Giscard d’Estaing : le Kennedy hexagonal s’invite à dîner chez un couple d’agriculteurs normands. Chacun est sur son 31, réveillon oblige ; Anne-Aymone essaie de faire peuple, puisqu’elle mange avec lui ; Giscard tâche de faire moderne, puisque tel est son projet politique. Le dîner, comme le règne, commence bien et se termine en rituel d’expiation collective. Microcosme familial et macrocosme politique : vu depuis la Macronie, cette trilogie, coécrite par Julien Campani, Léo Cohen-Paperman et Emilien Diard-Detoeuf, est un régal doux-amer : chacun y reconnaît les siens !

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