[critique] L’Oiseau Paradis : Ça, c’est Paris !
Avis aux becs fins et aux amateurs du plus pur de la tradition parisienne : le Paradis Latin reste ouvert tout l’été. Joie des pupilles et des papilles ; champagne et plumes ; girls, boys et foie gras !
Doyen des grands cabarets, le Paradis Latin, reconstruit par Gustave Eiffel sur les ruines du Théâtre Latin brûlé pendant la guerre de 1870, est le petit frère de la grande tour : il constitue avec elle un des emblèmes de la capitale. Devenu temple des amusements, des plaisirs et des excentricités pendant la Belle Époque, ce cabaret connut un destin industriel qui faillit bien enterrer jusqu’à son souvenir, avant sa miraculeuse renaissance en 1977 et les soirées du mythique Jean-Marie Rivière. Le lieu appartient aujourd’hui à Walter Butler qui a confié la conception de son show à plumes, paillettes, sequins et cancan à Kamel Ouali.
Plaisirs de la salle à la scène
Un casting international d’une trentaine d’artistes et attractions, quinze décors d’Alain Lagarde, plus de cinq cents costumes : Kamel Ouali a choisi d’apporter modernité, sensualité et poésie au spectacle, tout en respectant les codes du cabaret. Les girls ont la gambette audacieuse et le minois déluré ; elles sont accompagnées dans leurs envolées par des boys vifs et gaillards. Le service à table est tout en gentillesse et en efficacité. Garçons, meneuse de la revue et artistes s’adaptent à la clientèle internationale, alternant le français et l’anglais et saluant tous ceux qui viennent des quatre coins du monde découvrir ce Paris de chromo.
Chaud show chaut !
Habile manière de lier la scène et la salle, L’Oiseau Paradis raconte l’histoire d’un serveur de brigade qui rêve de monter sur scène. Pendant le show, créatures et acrobates aériens, danseurs et chanteurs, comédiens, humoristes et magiciens déploient ce qu’il faut de piquant érotique, de glamour bon enfant et de frissons descendus des cintres. Le spectacle de Kamel Ouali assume la dimension patrimoniale du lieu tout en faisant la part belle à l’excentricité pétillante d’une modernité équivoque. Les menus sont signés Guy Savoy, les desserts, Pierre Hermé, le pré-show et le show sont réglés à la perfection : l’été Rive gauche est délicieux !
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