Glenn, naissance d’un prodige au Splendid : Les soucis du pianiste

© Fabienne Rappeneau

La pièce d’Ivan Calbérac interroge le statut d’artiste, la possibilité de la création, la fabrique d’une star, tout cela via la vie tumultueuse du pianiste Glenn Gould.

Comment naissent les génies ? Le talent est-il inné ou acquis ? Glenn, naissance d’un prodige n’apporte pas d’opinion tranchée : ce n’est évidemment pas l’objectif. Mais la pièce participe à esquisser des éléments de réponse, en se penchant sur la manière dont Glenn Gould, pianiste surdoué du XXe siècle, s’est d’abord vu modeler par une mère ogresse, qui rêvait d’être concertiste, puis la façon dont, devenu star, il a réinventé son art et le statut même d’artiste, de créateur, quitte à perdre pied.

Car ce sont bien les affres de la création et ses sacrifices qui sous-tendent la pièce d’Ivan Calbérac. Le réalisateur de cinéma, scénariste et producteur, connu notamment pour ses films Irène avec Cécile de France, On va s’aimer avec Alexandra Lamy ou la pièce L’Étudiante et Monsieur Henri, déménage sa pièce nominée six fois aux Molières 2023 sur les planches du Splendid, après un triomphe au Petit Montparnasse.

Requiem pour un don

Glenn, naissance d’un prodige est repartie de la cérémonie avec, en mains, les trophées de la révélation féminine pour Lison Pennec et de la révélation masculine pour Thomas Gendronneau, qui campent respectivement Jessie, cousine de Glenn Gould dont elle est éperdument amoureuse, et le fameux pianiste canadien, objet de toutes les passions.

Glenn, naissance d’un prodige peint toutes les couleurs d’une vie compliquée, entre innovation et souffrance : Gould, hypocondriaque et Asperger, vit chaque concert comme une agonie. À cela s’ajoutent l’enfermement qu’impose la célébrité, la vie amoureuse impossible et sacrifiée, une mère étouffante. En somme, cette plongée dans la vie de Glenn Gould est un condensé de l’ascension vers les sommets : une asphyxie inévitable. La musique au sens large tient évidemment une place capitale dans la pièce : celle du piano de Gould, naturellement, mais aussi celle du texte, des silences, des murmures et des mouvements des comédiens… Tout est affaire de rythme.

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