La Reine des neiges, l’histoire oubliée [critique] : à cœur vaillant, rien d’impossible !

Johanna Boyé met en scène le conte d’Andersen qu’elle a adapté avec Elisabeth Ventura. Les Comédiens-Français font merveille sous la neige et le poil ! Un spectacle qui décongèle le cœur.
Pour comprendre le monde et les sentiments, il faut parfois entendre les vieilles histoires qui les racontent. La délicieuse Danièle Lebrun s’y emploie, en grand-mère experte ès trolls et merveilles. Elle raconte à Liv et Floki, que la magie du théâtre transforme en Kay et Gerda, les aventures initiatiques de ces deux enfants qui apprennent à devenir grands. Pendant que Kay résout des énigmes mathématiques avec la reine des neiges, Gerda séduit une magicienne, une ogresse, une princesse à lunettes, une corneille et un renne pour le rejoindre et réchauffer son cœur, abîmé par l’éclat de miroir qu’y ont planté les vilains trolls.
Larrons et Lapons
Si Danièle Lebrun, hilarante en troll des champignons, et Jérôme Pouly, désopilant en corneille frétillante et en renne en quête de sa moitié, sont extraordinaires, le reste de la troupe est à la hauteur de leur fantaisie patachonne. Adrien Simion en Kay, Léa Lopez en Gerda, Suliane Brahim (en alternance avec Elisa Erka) et Julie Cavanna dans tous les autres rôles, offrent une poésie truculente et tendre à leurs personnages. Point de vrais méchants dans cette histoire féérique, plutôt songe d’une nuit d’été que cauchemar d’une nuit d’hiver. Pas sûr, d’ailleurs, que la morale de la fable soit réservée aux petits… La grand-mère prévient les grands à la fin : qui saura garder son âme d’enfant gagnera l’éternité !
Voie et voix du cœur
La mise en scène de Johanna Boyé déploie ses effets dans l’ingénieuse scénographie de Caroline Mexme, caressée par les lumières de Cyril Manetta et peuplée par des êtres farfelus que les costumes de Marion Rebmann rendent adorables. Il y a de la magie, des chants, des danses en bottines ensorcelées, des querelles entre ogres, des concours de calcul et des blagues de trolls ; il y a aussi de la gentillesse et de l’amitié, des animaux qui parlent et une reine qui sait se taire pour que les enfants trouvent eux-mêmes la solution de l’énigme qui fait grandir : tout cela caresse l’âme et met en joie !
La Reine des neiges, l'histoire oubliée au Théâtre du Vieux-Colombier : réservez vos places sur L'Officiel des spectacles
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