Nouveau Théâtre de la Concorde : La démocratie en actes

Quelle est la spécificité de ce nouveau lieu ?

Elsa Boublil : Le Théâtre de la Concorde est un lieu de rencontre et de partage. Nous y accueillons des spectacles qui interrogent la société, et des compagnies engagées qui réfléchissent au monde de demain. La programmation n’est pas celle d’un goût personnel, mais le reflet de notre époque et des préoccupations portées par les artistes que je souhaite faire entendre. Nous organisons ainsi des scènes ouvertes, sortes de grandes universités populaires, où citoyens, chercheurs, intellectuels et acteurs de terrain réfléchissent ensemble pour exposer ce qui se fait et se pense aujourd’hui. S’y ajoutent des ateliers de pratique artistique avec des associations engagées autour des vecteurs d’émancipation.

À qui s’adresse ce théâtre ?

E. B. : Le théâtre est le lieu d’où l’on voit le monde et où on vient le voir. Celui-là est un lieu vibrant de partage et d'écoute. Le spectateur ne se contente pas de regarder la scène, mais participe et crée avec les artistes et les intervenants des scènes ouvertes ou des ateliers. Le public vit souvent sa passivité dans la douleur et cette passivité tarit la fréquentation. Or, rien ne nourrit plus un artiste que l’échange. Nous voulons faire tomber la frontière inconsciente entre la scène et la salle : notre démarche est essentiellement un pas fraternel vers de nouveaux publics.

Quelle concorde espérez-vous ?

E. B. : Celle qui fait référence à l’étymologie de ce mot, au-delà du clin d’œil à la place auprès de laquelle se trouve le théâtre. Faire concorder les idées n’exclut pas les désaccords, à condition d'éviter le conflit. Notre rêve est celui d’une union citoyenne riche de sa complémentarité avec les autres théâtres parisiens et d’un dialogue avec tous ceux que nous convions à réfléchir ensemble à ce qu’est une démocratie en actes. En défendant l’écoute de l’autre et la fraternité, et en défendant l’éducation qui les renforce ! La joie sera centrale au Théâtre de la Concorde.

Propos recueillis par Catherine Robert

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