Racine carrée du verbe être : La vie, une fiction comme une autre
Le Théâtre de la Colline présente Racine carrée du verbe être, une création écrite et mise en scène par le dramaturge, plasticien et metteur en scène, Wajdi Mouawad. Un spectacle vertigineux de presque six heures, à voir en intégrale avec entractes ou en deux soirées.
Un homme de théâtre
Wajdi Mouawad est né au Liban en 1968, pays qu’il fuit pour la France dès l’âge de dix ans. À quinze ans, il part vivre au Québec, jusque dans les années 2000. Auteur de textes publiés et traduits dans vingt langues, il signe également des adaptations et des mises en scène. Diplômé de l’École nationale d’art dramatique du Canada en 1991, il est nommé à la direction du Théâtre de Quat’Sous à Montréal de 2000 à 2004, puis au Théâtre français du Centre national des Arts à Ottawa de 2007 à 2010, avant de reprendre la direction du Théâtre de la Colline en avril 2016.
De la guerre à l’identité
Wajdi Mouawad questionne le réel. Il raconte une semaine de l’existence de Talyani Waqar Malik qui, suite à un événement particulier, fait un choix plutôt qu’un autre. C’est de sa propre histoire que Wajdi Mouawad puise ce spectacle. Dans ses notes sur la genèse de la création de cette pièce, il explique : « Mes parents ont décidé́ que nous allions quitter le Liban à cause de la guerre. Mon père avait fait faire les passeports de toute la famille, celui pour la France et celui pour l’Italie. Le 22 août 1978, mon père a envoyé mon frère acheter des billets d’avion pour la première des deux destinations disponibles. Le premier vol était pour Paris. »
Un arbre de vie(s)
Dès lors, une question le hante : et si l’horaire avait avantagé l’Italie ? Sa vie n’aurait pas été la même. Qu’est-ce qui nous pousse à prendre une direction ? Qu’aurait été la vie si nous avions pris une autre route ? Et si notre réel n’était que la variante d’une autre histoire ? La pièce décrit toutes les ramifications d’une vie telle qu’elle aurait pu être. Si le monde est une illusion, on peut alors imaginer la multitude de vies que nous aurions pu avoir. « Rien n’est écrit ni rien ne s’écrit et nous vivons ballotés par le vent des probabilités », écrit Wajdi Mouawad dans sa dernière création.
Racine carrée du verbe être au Théâtre de la Colline : réservez vos places avec L'Officiel des spectacles
Partager cet article sur :
Nos derniers articles
Maxence Gaillard s’installe brillamment au Lucernaire avec la pièce imaginée par Stéphane Landowski autour de la guerre des courants, qui marqua les débuts de la maîtrise de l’électricité.
Après le verger sous les étoiles de Fontaine-Guérin, où a été créée la trilogie à l’été 2024, le NTP propose une divine comédie avec Balzac en nocher, à l’intérieur du théâtre de La Tempête.
Victor Rossi reprend avec Matthew Luret la pièce qu’il a écrite et créée avec Antoine Demor. Un petit bijou théâtral, fin, vif et incisif, d’une grande intelligence et d’une implacable lucidité. Glaçant !
Au Théâtre Saint-Georges, Clément Viktorovitch, seul en scène, libère du temps de cerveau disponible en déjouant la confusion entre les vessies et les lanternes. Rallumons les lumières !