Une idée géniale [critique] : un spectacle à la hauteur de son titre !

© Émilie Brouchon

José Paul et Agnès Boury mettent en scène au Théâtre Michel la nouvelle comédie de Sébastien Castro, qu’ils interprètent tous les trois avec Laurence Porteil. Un vaudeville aux petits oignons, efficace et hilarant.

Quiproquo : étymologiquement, « ceci pour cela ». Tel est le ressort principal de la pièce de Sébastien Castro, qui réussit une comédie échevelée et très drôle, en revisitant le genre du vaudeville. Comme d’habitude, un mari, une femme et un amant, des portes qui claquent, des crises de nerfs et des évanouissements, des faux benêts et des vrais retors et, à tout malin, malin et demi !

Arnaud et Marion filent le parfait amour et envisagent de s’installer dans un nouvel appartement. Mais Arnaud soupçonne l’agent immobilier de lui avoir soufflé sa femme. Il imagine un plan rocambolesque pour dégoûter Marion de son amant, avec l’aide d’un « gros con », moins manipulable qu’il ne semble…

Sosie et vif-argent

Sébastien Castro excelle dans le rôle des sosies qui envahissent la maison. La mise en scène au cordeau de José Paul et Agnès Boury orchestre les changements de personnage sur un rythme haletant, avec une parfaite maîtrise du comique de situation. Les deux metteurs en scène interprètent le cocu trompeur et la voisine envahissante avec un franc talent. Les scènes entre les trois comédiens, dont les dialogues bien écrits font mouche à chaque réplique, sont franchement réussies. Laurence Porteil interprète le rôle de la naïve abusée et tient lieu de plaisant repoussoir à ses trois comparses survoltés et extravagants.

Clones et clowns

L’ingénieux décor de Jean Haas et les costumes de Juliette Chanaud servent la mise en scène avec une redoutable efficacité, semant le trouble dans l’esprit du spectateur. A l’instar d’Arnaud, clown blanc dépassé par les augustes, on finit par se demander combien de sosies compte la distribution ! Le texte de Sébastien Castro est savoureux : il dynamite le vaudeville et catapulte le boulevard dans le ciel de l’absurde avec une jubilation contagieuse. Les comédiens, tous très bons, s’en donnent à cœur joie. On rit beaucoup au spectacle de cette mécanique extrêmement bien huilée et diablement précise.

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