Così fan tutti

C’était un spectacle très agréable.
Les chanteurs sont très bons.
Et la modernisation de ce classique gai et bouffon tourne très bien, le sujet se prête au ridicule.

Voilà un détournement qui tourne mal. Comment ne pas être affligé par le spectacle présenté à l'Athénée ? Ce spectacle est laid et moche. On assiste à un vieux happening des années 70 où évoluent des acteurs mal fringués et déguisés comme pour un carnaval. Les attitudes sont convenues et guindées (elles se voudraient lascives) ; les interprètes eux-mêmes n'ont pas l'air à l'aise (pauvre Guglielmo bien ridicule dans sa tenue sortie de la gay pride). Heureusement on tient le coup, malgré l'ennui qui menace, grâce à l'orchestre et surtout aux voix sublimes comme celle de Fiodiligi (la soprano Margaux Poguet) et à Ferrando (le tenor Sahy Ratio). Le final nous transporte enfin pour quelques minutes, sauvant ainsi la représentation.

Je ne comprends pas du tout pourquoi l'œuvre de Mozart a été autant tyrannisée et abîmée. On n'arrive plus à profiter de la musique. Le texte est modifié pour insérer des mots vulgaires et obscènes, les chanteurs se déshabillent sur scène... Des sons absurdes apparaissent à tout moment. Tout est fait pour nous empêcher d'apprécier les voix, qui sont pourtant sublimes. Quel dommage ! Quel gâchis.