Les Sorcières de Salem

Les Sorcières de Salem : Arthur Miller lanceur d’alerte ? La célèbre pièce de l’écrivain américain revient sur les planches parisiennes dans une vision plus onirique que jamais, mais toujours aussi mordante.

Malédictions et dénonciations

Aussi improbable que cela puisse paraitre, la pièce de Miller s’inspire d’une histoire vraie. À la fin du XVIIe siècle, en Nouvelle-Angleterre, la petite commune de Salem est touchée par une criminelle forme de superstition : des faits étranges survenus dans les bois alentours (des jeunes femmes sont vues dansant nues…) sont attribués à de prétendues sorcières. Les dénonciations s’enchaînent et, dans l’aveuglement collectif, les condamnations suivent : plusieurs innocentes seront ainsi pendues.

Mélange de jeux de pouvoirs, de frustrations sexuelles et de croyances déviantes, la chasse aux sorcières de Salem est l’un des faits majeurs de l’histoire américaine. En 1953, le dramaturge Arthur Miller décide d’en faire une pièce, sans doute en écho à la chasse aux sorcières que vivent alors les États-Unis et notamment Hollywood, entraînés dans la paranoïa maccarthyste et la traque des communistes.

Une version enchanteresse et politique

La version des Sorcières de Salem montée par Emmanuel Demarcy-Mota reprend tous les paramètres de l’œuvre de Miller. Visuellement, la pièce est une splendeur obscure : le tableau ouvrant le spectacle, avec le film translucide sur lequel sont projetées les images d’une étrange forêt, donne le ton. C’est comme voir un cauchemar éveillé, où se mêlent brumes et halos irréels. Costumes et décors, inspirés de différentes époques, laissent eux aussi le spectateur dans un flou hors du temps.

La troupe du Théâtre de la Ville forme une distribution parfaite pour interpréter le texte, avec notamment Serge Maggiani, homme bon mais perdu, et Élodie Bouchez, aux portes de la folie. Ils contribuent à faire passer le message de Miller, plus que jamais d’actualité : l’emportement, l’obscurantisme, la peur et le refus de l’autre peut, si nous n’y prenons pas garde, faire sombrer dans la haine et la folie les plus tranquilles d’entre nous.

Élodie Bouchez est à l'affiche de Le Songe d'une nuit d'été (Théâtre de la Ville - Sarah Bernhardt) en 2024 ou encore Victor ou les enfants au pouvoir (Théâtre de la Ville - Sarah Bernhardt) en 2013.
Au cinéma, Élodie Bouchez a interprété Maman Clotaire dans L'amour ouf en 2024, En attendant la nuit en 2023 ou encore Je verrai toujours vos visages en 2023.

Emmanuel Demarcy-Mota est à l'affiche de La Grande Magie (mise en scène - Théâtre de la Ville - Les Abbesses) en 2025, Le Songe d'une nuit d'été (mise en scène - Théâtre de la Ville - Sarah Bernhardt) en 2025, ZOO ou l'assassin philanthrope (mise en scène - Théâtre de la Ville - Les Abbesses) en 2024 ou encore Les Fantômes de Naples (adaptation, mise en scène - Musée du Louvre) en 2023.

Sarah Karbasnikoff est à l'affiche de Anatomie d’un suicide (Théâtre Nanterre-Amandiers) en 2025, Personne (adaptation, mise en scène, interprétation - Théâtre 14) en 2024, ZOO ou l'assassin philanthrope (interprétation - Théâtre de la Ville - Les Abbesses) en 2024 ou encore Les Fantômes de Naples (interprétation - Musée du Louvre) en 2023.

Serge Maggiani est à l'affiche de Dante - Un voyage dans la Divine Comédie (mise en scène, interprétation - Théâtre de Poche-Montparnasse) en 2024, Sur  les  bancs (interprétation - Bobino) en 2023, Laborintus II (interprétation - Centre Georges-Pompidou) en 2023 ou encore Les Fantômes de Naples (interprétation - Musée du Louvre) en 2023.

Jauris Casanova est à l'affiche de Wanted Petula (Théâtre de la Ville - Les Abbesses) en 2023, La Grande Magie (Théâtre de la Ville - Espace Pierre Cardin) en 2022, ZOO ou l'assassin philanthrope (interprétation - Théâtre de la Ville - Espace Pierre Cardin) en 2022 ou encore Alice et autres merveilles (Théâtre de la Ville - Espace Pierre Cardin) en 2021.