Galatée ou la rencontre surréaliste de Dalí et Gala

Au théâtre de la Contrescarpe, Galatée ou la rencontre surréaliste de Dalí et Gala donne à voir la romance fantasmée entre le grand peintre catalan et sa muse. Une pièce de Mathilde Aurier où se disputent le songe, l’art, l’amour et la philosophie.

L’exubérant Salvador Dali a vécu un amour fusionnel avec Gala (Elena Ivanovna Diakonova dans le civil). D’abord mariée au poète Paul Eluard, celle-ci convola ensuite avec le peintre catalan en 1932. Ils vécurent de longues et tumultueuses années ensemble. Gala fut une épouse mais également une muse (on la retrouve dans nombre des tableaux du maître).

Mathilde Aurier, auteure de « Galatée ou la rencontre surréaliste de Dali et Gala », regarde de très loin les faits réels pour livrer sa vision toute personnelle et fantasmée de cette romance exceptionnelle et fructueuse.

Peintre et philosophe

On découvre un Dali (le bondissant Baptiste Carrion-Weiss) arborant sa moustache iconique et sûr de son génie, qui se bourre de pilules afin de tomber dans un profond sommeil. Il ne quitte pas son fauteuil. A sa main, une cuillère qui finira par tomber dans une assiette. Le bruit émis le réveillera. Son but ? Se servir de ses rêves pour peindre.

La question de la création, maintes fois abordée au théâtre, est ici plutôt subtilement et joyeusement posée par cet artiste volubile qui se pique de philosophie (Qu’est-ce que la liberté, le bonheur ?). Mais voilà que cela ne suffit plus : Dali a besoin d’une muse, d’une femme à aimer. Ce sera donc Gala (Eva Ramos), qui ne connaît pas ses origines et est clouée dans son fauteuil roulant placé sur le côté gauche de la scène. Enfermée dans un sanatorium, cette femme blessée mène la vie dure au futur et trop gentil « Paulo » Eluard (Theo Delezenne).

Rêve ou réalité

À l’image de l’œuvre de Dali, le récit balade alors le spectateur entre rêve et réalité, le vrai et le faux. Il a le mérite de toujours retomber sur ses pieds. C’est vif (également grâce aux acteurs), alerte, drôle et grave. Au fil de la pièce dont le rythme ne faiblit jamais, les rôles s’inversent et les personnages évoluent comme celui de Maria (excellente Lola Blanchard), tyrannisée par son artiste de frère. Alors qu’on s’interroge sur le pouvoir des songes, on se laisse berner sans peine devant cette renaissance amoureuse et artistique, à la fois légère et tragique.

Magali Hamard

Lola Blanchard est à l'affiche de Kermesse (interprétation - Théâtre 13 - Bibliothèque) en 2023, Jamais labour n'est trop profond (interprétation - Théâtre 13 - Bibliothèque) en 2023, Mauvaises filles ! (interprétation - Théâtre du Rond-Point) en 2023 ou encore Pan (interprétation - Théâtre de Saint-Maur) en 2022.

Baptiste Carrion-Weiss est à l'affiche de Fragment(s) (Le Lavoir Moderne Parisien) en 2022 ou encore Astrid (interprétation - Comédie Bastille) en 2021.
Au cinéma, Baptiste Carrion-Weiss a interprété Baptiste dans Les Amandiers en 2022 ou encore Une histoire d'amour et de désir en 2020.

Mathilde Aurier est à l'affiche de Fragment(s) (texte, mise en scène - Théâtre de la Reine Blanche) en 2023, Fragment(s) (Lavoir Moderne Parisien) en 2022 ou encore J’ai l’âge de mon expérience (Le Funambule Montmartre) en 2018.

Eva Ramos est à l'affiche de Hysterikon (Théâtre de Ménilmontant) en 2018.

Théo Delezenne est à l'affiche de Jeudi (texte, mise en scène, interprétation - La Flèche) en 2023.