Berlin Kabarett

Reprise au Poche-Montparnasse de Berlin Kabarett, un spectacle musical de Stéphan Druet qui nous plonge dans l’Allemagne de la république de Weimar… La grande Marisa Berenson y campe une diva sans scrupules. Elle y est exceptionnelle.

Berlin dans les années 30. L’époque est morose. La crise économique fait rage, le nazisme pointe son nez. Kirsten, une ex-prostituée sans états d’âme, dirige l’un des plus grands cabarets de la ville. Elle est entourée de son fils, Viktor, homosexuel et travesti, de son ex-amant, d’un compositeur et de deux musiciens. Dehors, c’est l’apocalypse, mais au Berlin Kabarett, on s’amuse. Au moins au début…

Marisa Berenson

Ce spectacle à l’esthétique sombre et expressionniste a déjà eu un joli succès la saison dernière. D’où sa reprise au Poche-Montparnasse, petit théâtre, à la programmation toujours pertinente, dirigé par Philippe Tesson.

On comprend l’engouement des spectateurs. Marisa Berenson y est magnifique dans le rôle de Kirsten, personnage cynique, opportuniste et nihiliste façonnée par l’ambition et par l’angoisse. La comédienne, qui a tourné devant la caméra de Luchino Visconti, Bob Fosse et Stanley Kubrick, y chante, joue et danse. Elle est aussi belle que monstrueuse.

L’artiste argentin Sebastiàn Galeota (vu dans Renata) est lui aussi épatant. Il joue le fils mal-aimé de Kirsten. Chanteur, danseur, acrobate, il a également une présence folle.

Du rire et des larmes

Dirigés par Stéphan Druet (récompensé du molière du spectacle musical pour L’Histoire du soldat en 2018), les comédiens nous embarquent dans l’univers burlesque et décadent de ce cabaret interlope, tandis que dehors on sent la montée de l’antisémitisme, de l’homophobie et l’imminence de la tragédie.

Spectacle musical et historique, Berlin Kabarett montre une époque ambiguë, au bord du chaos. On s’y amuse en même temps qu’on y tremble. On y rit en même temps qu’on y pleure.

Marie Truffard

Marisa Berenson  : au cinéma, Marisa Berenson a interprété Aristocrate dans DogMan en 2023, Belle enfant en 2023 ou encore Kubrick par Kubrick en 2020.

Jacques Verzier est à l'affiche de Woman of the year (interprétation - EMC - Espace Marcel Carné) en 2025, La Crème de Normandie (interprétation - Théâtre du Gymnase) en 2024, La force qui ravage tout (interprétation - Théâtre Sénart) en 2024 ou encore L'Appel de la forêt (interprétation - Théâtre de Suresnes Jean Vilar) en 2023.

Stéphan Druet est à l'affiche de Bunker : Lettres de Magda Goebbels (interprétation - Théâtre Tristan-Bernard) en 2024, Une étoile (mise en scène - Théâtre Montparnasse) en 2023, Evita (texte, mise en scène - Le Grand Point Virgule) en 2022 ou encore Les Caramels fous : Quand on parle du loup (texte, mise en scène - Le Grand Point Virgule) en 2022.

Olivier Breitman est à l'affiche de Les Mystères de Paris (interprétation - Théâtre de la Huchette) en 2025, Le Roi Lion (interprétation - Théâtre Mogador) en 2024 ou encore Le Portrait de Dorian Gray (Artistic Athévains) en 2017.
Au cinéma, Olivier Breitman a interprété Karl Largerfeld dans Bernadette en 2023, La Fine fleur en 2020 ou encore Les Reines du ring en 2012.

Stéphane Corbin est à l'affiche de Noémie de Lattre : L'Harmonie des genres (mise en scène - Le POC) en 2025, Nos années parallèles (texte, interprétation - Théâtre de la Gaîté-Montparnasse) en 2025, Zourou, au-delà des mots (musique - Espace Paris-Plaine) en 2023 ou encore Caroline Loeb : Chiche ! (interprétation - L'Archipel) en 2021.