Paris la grande

Avis à tous ceux qui, par allergie de la campagne, curiosité touristique ou nécessité laborieuse, passent l’été à Paris : Philippe Meyer propose, au Lucernaire, une visite guidée et musicale de la capitale. Du nanan !

La rouge, la blanche ou « ma rose » : Paris des Moblots et des barricades ou Paris des décapités de la Terreur. Paris des putains et des muscadins, des maraudailles, des ligues et des libelles, des boxons à clodos et des forts des Halles. Paris qui brocarde le roi, surtout quand il a saigné la France et se moque des bourgeois (et des bourgeoises quand elles sont provinciales). Paris où le haut du pavé toise le bas du trottoir, et où tous ceux qui occupent la chaussée se la disputent en s’y croyant prioritaires. Philippe Meyer aime Paris et en connaît recoins et paradoxes, places et passages, anecdotes et légendes.

Madame Nostalgie

Alternant le récit et le chant, il se fait meneur d’une revue drolatique qui convoque les marlous et les rombières, le chien de la Chabraque et les hirondelles d’avant les poulets, le sourire de la Joconde et le « je ne sais quoi » de Madame Arthur, Jean de Salisbury et d’Argenson. Trop éclectique et trop libertaire pour être réac’, Philippe Meyer assume la nostalgie du temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, quand on trouvait pitance à deux ronds et petit boulot au cul du camion, et que le ventre de la capitale n’avait pas encore été transformé en supermarché du chichon.

Dans les bras d’une belle qui ressemble à la vie

Mis en scène par Benoit Carré et accompagné à l’accordéon par le fidèle Jean-Claude Laudat, le bonhomme Meyer fait assaut d’esprit et de bons mots, chantant aussi bien qu’il raconte. Son débit précis et sa verve précieuse se mettent au service d’un intelligent hommage, ni mièvre ni compassé, volontiers gaillard et toujours drôle. Il offre une traversée de Paris dans le temps et dans l’espace, flâne sur les boulevards et au bord du fleuve, se perd dans les couloirs du métro et célèbre les vertus et la beauté d’une ville qui, comme les jolies filles, donne du plaisir à qui l’aime et n’appartient à personne. Réservez vite et suivez le guide !

Catherine Robert

Benoît Carré est à l'affiche de Une télévision française (interprétation - Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines) en 2023, Philippe Meyer : Ma radio, histoire amoureuse (mise en scène - Théâtre du Lucernaire) en 2022 ou encore L'Arbre, le maire et la médiathèque (Théâtre de la Tempête) en 2021.
Au cinéma, Benoît Carré a interprété Martin dans Ils sont vivants en 2020 ou encore Main dans la main en 2011.

Jean-Claude Laudat est à l'affiche de Philippe Meyer : Ma radio, histoire amoureuse (interprétation - Théâtre du Lucernaire) en 2022, Cabaret Picasso : le Bateau-Lavoir (Théâtre de Poche-Montparnasse) en 2016 ou encore La Corde sensible (Atelier du Plateau) en 2010.

Philippe Meyer est à l'affiche de Philippe Meyer : Ma radio, histoire amoureuse (texte, interprétation - Théâtre du Lucernaire) en 2022 ou encore Nos plus belles chansons (Théâtre éphémère du Palais Royal) en 2012.