Maman

Avec Maman, Samuel Benchetrit signe une jolie ode à la maternité avec Vanessa Paradis, convaincante pour sa première fois sur les planches.

Mater dolorosa

Leur relation avait pourtant mal commencé… Un soir d’hiver, pendant les fêtes, une femme d’une quarantaine d’années sort de sa boutique de vêtements de grossesse. Emmitouflée dans son manteau de fourrure, elle attend son taxi et croise un jeune homme. Celui-ci se trompe sur son compte. Elle pourrait s’en offusquer mais non, la voilà hantée par ce garçon abandonné et cabossé par la vie et veut devenir sa mère. Un soudain désir de maternité qui pourrait désarçonner mais passe tout naturellement sous la plume poétique de Samuel Benchetrit.

Carte du tendre

Le cinéaste et auteur des Chroniques de l’asphalte prend l’option du conte pour raconter le parcours de cette femme en mal d’enfant. Dans un décor où la mécanique finit par se révéler (panneaux verticaux et horizontaux qui s’emboîtent), les échanges entre les personnages sont courts, vifs, faits de tout petits rien, parfois teintés d’ironie. Ils sont surtout chargés d’une tendresse non feinte même si parfois un peu trop appuyée. La révélation du drame vécu par cette mère en puissance est d’autant plus violente et douloureuse. La drôlerie pointe souvent, grâce à l’art du décalage du mari qui ne comprend pas la lubie de sa femme. Lui, aimerait surtout que son couple aille mieux. Comme un signe : lors d’un dîner fait de tomates farcies, il demande à son épouse de l’appeler à nouveau par son prénom…

Première fois

C’est autant l’histoire d’un enfant qui n’est pas là que celui d’un homme et d’une femme qui, au fil du temps, se sont un peu éloignés l’un de l’autre. De son côté, Vanessa Paradis est attendue au tournant pour sa première fois sur les planches. Et, après celui du cinéma, l’examen de passage s’avère réussi. En femme pas si fragile avec un trop plein d’amour à donner, elle se révèle particulièrement émouvante. Rien ne l’effraie, ni la sentimentalité du texte, ni cette scène où elle tend les bras et attend patiemment que l’enfant qu’elle s’est choisi vienne enfin s’y blottir. Une jolie performance pour un moment de théâtre qui l’est tout autant.

Vanessa Paradis  : au cinéma, Vanessa Paradis a interprété Véronique (la mère de Jordan) dans Juniors en 2023, Les Complices en 2023 ou encore Les 2 Alfred en 2020.

Gabor Rassov est à l'affiche de 26000 Couverts : Chamonix (texte, interprétation - Points communs - Théâtre des Louvrais) en 2024, Recherchant à la fois l'argent et la gloire (texte, mise en scène - Théâtre Douze) en 2024, 26000 couverts - Véro 1ère, Reine d'Angleterre (texte - L'Azimut - Théâtre Firmin-Gémier / Patrick Devedjian) en 2023 ou encore Lapin (interprétation - Théâtre Édouard VII) en 2023.

Samuel Benchetrit est à l'affiche de La Famille (texte, mise en scène - Théâtre Édouard VII) en 2024, Lapin (texte, mise en scène - Théâtre Édouard VII) en 2023 ou encore Moins 2 (Théâtre Hébertot) en 2015.
Au cinéma, Samuel Benchetrit a réalisé, écrit Cette musique ne joue pour personne en 2020, Chien en 2017 ou encore Asphalte en 2015.

Simon Thomas est à l'affiche de Small Choice in Rotten Apples (Le Centquatre (104)) en 2021 ou encore Pink Boys and Old Ladies (Centre Wallonie Bruxelles - Salle de spectacles) en 2020.
Au cinéma, Simon Thomas a interprété Xavier dans Le Daim en 2019.