À l'ombre de la République

Il y a trois ans, était créé le CGLPL (Contrôle Général des Lieux de Privation de Liberté), le premier organisme chargé de veiller au bon fonctionnement de tous les lieux tenus à l’écart de la société. Son travail s'avère essentiel puisqu’il est le seul regard porté sur ces zones d’ombres, ces espaces où les hommes perdent souvent leur statut de citoyen. Pour la première fois, des caméras ont pu en suivre les équipes, une quinzaine de contrôleurs en tout. Que ce soit dans la prison de Versailles, l’hôpital psychiatrique d’Evreux ou la Centrale de l’île de Ré, c’est la question des droits fondamentaux qui se trouve posée. Pour que les hommes, partout, restent des hommes.

La réalisatrice Stéphane Mercuriro, qui a réussi à pénétrer dans quatre centres de rétention, veut éviter la froideur inhérente à son sujet et a cherché à trouver un ton humain et chaleureux. Ce choix tient à souligner l’humanisme profond des travailleurs de la CGLPL. Toutefois, le documentaire reste très réaliste et donc emprunt d’une noirceur propre aux lieux qu’il donne à voir.