Afterschool

Robert est interne dans un pensionnat bourgeois de la Côte Est. Il partage sa chambre avec Dave, qui deale de la drogue dans le lycée. Durant ses moments de solitude, Robert passe son temps sur Internet à regarder des vidéos pornos ou des petits films enregistrées avec des téléphones portables montrant des scènes de violence. Cet adolescent introverti décide de s’inscrire à un cours de vidéo. Alors qu’il s’exerce à tourner un plan dans l’établissement scolaire, Robert filme par hasard la mort des filles les plus populaires du lycée, les jumelles Talbert, qui succombent sous ses yeux à une overdose. Au lieu de se précipiter vers elles et de demander de l’aide, le réalisateur en herbe s’approche lentement des deux lycéennes et observe, impassible, leur agonie. Quelques zones d’ombre planent sur cet incident, que Robert pourrait être à même d’éclaircir s’il ne se réfugiait pas dans le mutisme.

Présenté au dernier festival de Cannes dans la section Un Certain Regard, ce premier film d’Antonio Campos montre la façon dont l’afflux d’images de différentes natures et l’accès aux images voyeuristes et violentes diffusées sur Internet, brouillent certains repères éthiques. On se retrouve ici à la croisée de plusieurs univers cinématographiques questionnant notre rapport aux nouvelles images : on pense aux films de Haneke, Gus Van Sant et Kiyoshi Kurosawa.