Dead Man

Au milieu du XIXe siècle, William Blake, un jeune Blanc originaire de Cleveland, décide, à la mort de ses parents, de se rendre dans l'Ouest. Arrivé trop tard pour prendre ses fonctions de comptable aux fonderies Dickinson de Machine, le jeune homme, sans ressources, accepte d'être hébergé par une jeune prostituée, devenue marchande de fleurs en papier, qui ne tarde pas à être tuée sous ses yeux par un ancien amant. Commence alors pour lui une nouvelle existence, semée d'embûches et de cadavres, dans un pays peuplé de bouffeurs de fayots, d'écorcheurs d'opossums et de chasseurs de primes, qui le fera croiser la route d'un Amérindien prénommé Nobody, linguiste et érudit. Lequel le prendra pour la réincarnation du défunt poète anglais William Blake et le conduira de l'autre côté du miroir...

Voyage fantastique, western métaphysique, conte surréaliste... le nouveau film de Jim Jarmusch, présenté en avant-première mondiale au Festival de Cannes 1995, est une ouvre qui ne ressemble à aucune autre. Onirique et burlesque. Dès le générique - un modèle du genre -, racontant la longue traversée en train des Montagnes Rocheuses, on se sent embarqué dans une sorte de rêve ininterrompu, rythmé par la musique lancinante de Neil Young et admirablement servi par les images en noir et blanc de Robby Müller, le directeur de la photo de Down by law et de la plupart des films de Wim Wenders.