Jerichow

Renvoyé de l’armée et averti du décès de sa mère, Thomas retourne à la petite ville de Jerichow. Il souhaite recommencer sa vie dans la maison familiale dont il a hérité. Alors que l’emploi se fait rare dans la région, Thomas fait la connaissance d’Ali. Riche propriétaire d’une chaîne de restauration rapide, celui-ci se met très vite en confiance avec le nouveau venu. Lors d’une excursion en mer Baltique, Thomas se lie avec la compagne d’Ali, qui jusqu’à présent tenait à garder ses distances. Le rapprochement est inévitable, et les deux deviennent amants. Nourrissant leur désir d’amour et d’indépendance, ils finiront par comprendre que leur relation ne sera possible qu’au prix d’une trahison.

Présenté au public français en même temps que son film précédent (Yella), Jerichow travaille dans la continuité de celui-ci. Le réalisateur allemand Christian Petzold semble pourtant abandonner son goût du fantastique, au profit d’une intrigue plus classique et plus resserrée. Néanmoins, il s’y trouve toujours question d’individus sans attache, qui se confrontent aux impératifs du capitalisme. On est pourtant loin de tourner au militantisme : l’argent y figure plutôt comme un rouage symbolique, qui sous-tend des rapports sociaux difficiles. Décrié par certains pour son manque de tension dramatique, Jerichow a été présenté à la Sélection Officielle du Festival de Venise.