La Danse, le ballet de l'Opéra de Paris

Que se passe-t-il à l’intérieur de ce monument imposant et secret qu’est l’Opéra Garnier ? À quoi ressemble le quotidien de ses danseurs et de ses chorégraphes ? Qu’est-ce qu’un corps seul, en duo ou un corps de ballet au travail ? Que se joue-t-il dans la répétition acharnée de figures imposées ? Quelles sont les nuances expressives d’un geste, d’un mouvement ? Comment un corps traduit-il une émotion ? À travers un suivi attentif des préparations de spectacles et de quelques échanges entre la directrice, les élèves et les professeurs, se mesure la dimension à la fois traditionnelle et contemporaine, humaine et magique de la pratique de la danse classique.

Frederick Wiseman (cinéaste américain qui s’est souvent intéressé aux institutions) occulte une bonne partie de l’aspect hiérarchique et désuet qui colle à l’image de l’Opéra de Paris pour se concentrer sur les corps, leur endurance et leur faculté d’adaptation. De ce parti pris de mise en scène naît une réflexion métaphysique plus large, qui dépasse l’anecdotique : la danse telle qu’il la filme devient une sorte de métaphore de l’homme au travail, de cette machine mystérieuse, obsessionnelle et éminemment expressive qu’est un corps.