La Passion selon Béatrice

Il parait que l'amour ose tout. Beatrice Dalle qui déclare devant la camera sa passion pour Pier Paolo Pasolini ose effectivement tout. Elle raconte les anecdotes de sa vie a elle, envahit l'écran de son visage en larmes dans un pathos pénible tant il est a mille lieu de l'oeuvre et de la vie du grand cinéaste et du grand poète italien. On doit supporter Abel Ferrara, et on s'interroge encore sur la longue citation de Louis-Ferdinand Celine dans un film-hommage au communiste Pasolini. On n'apprend pas grand chose sauf que l'omerta sur la mort de Pasolini est toujours active. Le récit rigolard - une vulgaire bagarre qui aurait mal tournée entre un tapin et son son client - qu'en fait le bistrotier de l'établissement qui jouxte toujours le terrain vague où Pasolini est mort, en atteste. Mais il livre un souvenir interessant : entre la découverte du cadavre de Pasolini que l'on sait avoir été défiguré et torturé et la sécurisation des lieux, plusieurs heures se sont écoulées pendant lesquelles beaucoup de monde est venu voir. Ayant rendu possible, dit il la disparition des traces de ce qui s'était passé. On sort surtout avec le regret que la camera ne se soit pas plus intéressée aux lieux que B.Dalle a pris la peine de revisiter.