Le Sommeil d'or

Né en 1960, le cinéma cambodgien disparaît brutalement en 1975 avec l’arrivée de Pol Pot. Les salles sont fermées, les cinéastes et acteurs tués ou emprisonnés, la plupart des 400 films produits laissés à l'abandon… Davy Chou, jeune cinéaste français dont c’est le premier film, a rencontré les derniers témoins pour sauver de l’oubli ce pan du cinéma mondial. Les posters, titres (“L’Hippocampe”, “Le Poignard du père”, L’Homme Serpent”, “La Vierge démon”, “Virginité préservée”), chansons préservées grâce aux disques et images furtives d’un des rares films réchappés, donnent davantage encore un goût nostalgique de cet âge d'or disparu. Le réalisateur Ly You Sreang s'est trouvé dans le coma dans un camp vietnamien et se voit depuis privé d’une partie de ses souvenirs, dont ceux de ses films. Il n’ose plus en parler de crainte qu’on le prenne pour un menteur… Ce documentaire qui pose d’abord la question de la Mémoire, à l’instar de ceux de Rithy Panh sur le camp Khmer “S21” ou de Spielberg avec les rescapés de la Shoah, a été sélectionné dans une vingtaine de festivals prestigieux à travers le monde, reçu le prix du meilleur film de la compétition Asie du Sud-Est, le prix One+One de Belfort et le Grand prix du public Asian Connection de Lyon (2012).