L'Enfant cheval

Amputé d’une jambe et dans l’incapacité de se déplacer, un jeune iranien de dix ans est confié par son père, dans l’obligation de s’absenter, à un autre garçon, handicapé mental, qui lui servira de cheval, moyennant une prime d’un dollar par jour. Dès l’abord, l’infirme abuse de sa supériorité sur son esclave, le contraignant à des trajets épuisants, à participer à des compétitions hippiques et des affrontements d’une brutalité aveugle. L’ « enfant-cheval », dans sa naïveté et malgré les souffrances qu’il endure, tentera de gagner l’amitié de son tortionnaire. En vain…

Réalisatrice, à l’âge de 17 ans, d’un premier long métrage, La Pomme, présenté au Festival de Cannes, Samira Makhmalbaf démontre dans L’Enfant-cheval un sens exceptionnel de la prise de vues, avec des images d’une force saisissante. La même puissance se retrouve dans le développement du récit, enchaînant les scènes les plus cruelles, aux limites parfois du supportable. Tourné en Afghanistan avec des enfants recrutés dans les rues, le film, susceptible de heurter les âmes sensibles, participa en 2008 aux Festivals de Toronto et de San Sebastian (Prix du Jury).