Réalisation :
Mehran Tamadon
Principaux artistes :
Zar Amir Ebrahimi, Mehran Tamadon
Genre : Documentaire
Nationalité : France, Suisse
Langue de tournage : Farsi
Durée : 1h22
Année de production : 2023
Date de sortie (ou ressortie) : 8 mai 2024
Distributeur : Survivance
Présentation
Mojtaba, Hamzeh, Zar et d’autres ont subi des interrogatoires idéologiques en Iran, à différentes périodes de leur vie. Mehran Tamadon, le réalisateur, leur demande de l’interroger, lui, tel que pourrait le faire un agent de la République islamique. Il aimerait ensuite que le vrai tortionnaire en Iran se voit à travers le film comme s’il se regardait dans un miroir. L’expérience violente de se mettre réellement dans la tête du bourreau les confronte à ce qu’ils sont prêts à faire et aux limites du projet lui-même...
Au cours de sa carrière, Mehran Tamadon a toujours cherché à dialoguer avec ceux qui sont différents de lui, voire ceux qui pourrait lui nuire. Ici, il souhaite confronter les tortionnaires du régime en Iran à une reconstitution de leur actes. « Ce qui est constant chez moi, c'est ma volonté de créer du lien et d’entrer en relation. Étant maintenant loin de l’Iran, mon principal moyen de dialoguer avec eux est de faire des films, dans lesquels je les fais exister, et de les leur adresser pour qu'ils s’y reconnaissent. Mon objectif est donc que ce film soit vu par les interrogateurs du régime iranien et par les tortionnaires. Comment cela pourrait les affecter ? », explique le cinéaste iranien, qui présente un diptyque composé de Mon pire ennemi et Là où Dieu n'est pas.
Mon pire ennemi : la distribution
Réalisation : Mehran Tamadon
Casting : Zar Amir Ebrahimi (Self), Mehran Tamadon (Agent of the Islamic Republic of Iran / Self)
Distribution technique : Mehran Tamadon, Patrick Tresch (direction artistique), Philippe Lasry
Avant Mon pire ennemi, Mehran Tamadon a réalisé Là où Dieu n'est pas en 2023, Iranien en 2014 et Bassidji en 2009.
Parmi les actrices et acteurs principaux, on a pu voir au cinéma Zar Amir Ebrahimi dans Sept Hivers à Téhéran (2023) et Tatami (2023).
Derniers avis sur le film : Mon pire ennemi
Avis publié par Patrick le 23 mai 2024
On a rarement repoussé les limites entre fiction et réel dans un documentaire qui s'avère inconfortable, malaisé, vertigineux et pour tout dire passionnant. Le réalisateur iranien Mehran Tamadon exilé en France entame le projet d'un film où il rejouerait les interrogatoires qu'il a subis en demandant à des compatriotes dans la même situation que lui et ayant vécu une pareille expérience d'endosser le rôle de l'interrogateur. La démarche pour tortueuse qu'elle puisse paraître devrait donner naissance à un film dont l'objectif serait d'être montré aux véritables interrogateurs. Au tortueux vient s'ajouter le naïf.
Mehran Tamadon se veut homme de dialogue. C'est ce qui a toujours conduit son métier de cinéaste. Mon pire ennemi va prendre une dimension lorsque Tamadon demande à une amie Zar Amir Ebrahimi de devenir son interrogatrice, alors qu'elle a elle-même subi pendant une année de longs interrogatoires humiliants et dégradants sans être emprisonnée (elle pouvait rentrer chez elle chaque soir).
La jeune femme qui révèle des dons d'actrice et de dialecticienne hors pair va pousser le cinéaste dans ses derniers retranchements, en poussant le jeu (pervers, nécessaire, démoniaque ?) jusqu'au point de rupture : des deux qui est le bourreau, qui est la victime ?
On est ébranlés dans nos positions et nos certitudes. Dans un dispositif minimaliste, le spectateur doit faire sa propre opinion, réfléchir aux abîmes de questions qui s'ouvrent devant lui, aussi bien sur le geste de création que sur l'âme humaine et son rapport au mal. Grandiose..
1 avis sur Mon pire ennemi
Avis publié par Patrick le 23 mai 2024
On a rarement repoussé les limites entre fiction et réel dans un documentaire qui s'avère inconfortable, malaisé, vertigineux et pour tout dire passionnant. Le réalisateur iranien Mehran Tamadon exilé en France entame le projet d'un film où il rejouerait les interrogatoires qu'il a subis en demandant à des compatriotes dans la même situation que lui et ayant vécu une pareille expérience d'endosser le rôle de l'interrogateur. La démarche pour tortueuse qu'elle puisse paraître devrait donner naissance à un film dont l'objectif serait d'être montré aux véritables interrogateurs. Au tortueux vient s'ajouter le naïf.
Mehran Tamadon se veut homme de dialogue. C'est ce qui a toujours conduit son métier de cinéaste. Mon pire ennemi va prendre une dimension lorsque Tamadon demande à une amie Zar Amir Ebrahimi de devenir son interrogatrice, alors qu'elle a elle-même subi pendant une année de longs interrogatoires humiliants et dégradants sans être emprisonnée (elle pouvait rentrer chez elle chaque soir).
La jeune femme qui révèle des dons d'actrice et de dialecticienne hors pair va pousser le cinéaste dans ses derniers retranchements, en poussant le jeu (pervers, nécessaire, démoniaque ?) jusqu'au point de rupture : des deux qui est le bourreau, qui est la victime ?
On est ébranlés dans nos positions et nos certitudes. Dans un dispositif minimaliste, le spectateur doit faire sa propre opinion, réfléchir aux abîmes de questions qui s'ouvrent devant lui, aussi bien sur le geste de création que sur l'âme humaine et son rapport au mal. Grandiose..
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