Nostalgie de la lumière

Le désert d’Atacama, au Chili, est l’un des endroits les plus arides au monde. Située à plus de trois mille mètres d’altitude, la région présente des caractéristiques géographiques propices à l’observation des étoiles. La transparence du ciel et le manque de pollution lumineuse ont entraîné le rassemblement d’astronomes venus du monde entier. Explorant les confins de l’univers, les scientifiques ne partagent pas les tragédies vécues par certains habitants du pays. Parsemé d’observatoires ultra technologiques, le sol d’Atacama cache en effet les ossements de plusieurs prisonniers politiques, témoins et victimes de la dictature de Pinochet...

Après Le Cas Pinochet (2001) et Salvador Allende (2004), Patricio Guzmán revient à l’affiche. Derrière la tonalité métaphysique du documentaire, se cache une forte critique de la dictature de Pinochet. Reprenant un thème omniprésent dans sa filmographie, le réalisateur effectue un travail de mémoire important. À l’heure où l’actuel président chilien tente de légitimer les valeurs de l’ancien général, il n’est sans intérêt de revenir sur les crimes perpétrés par les militaires. On pense à la célèbre fable de La Fontaine : « Tandis qu’à peine à tes pieds tu peux voir, / Penses-tu lire au-dessus de ta tête ? » Présenté à Cannes, La Nostalgie de la lumière est le sixième film du réalisateur.