Sinjar, naissance des fantômes

Le 3 août 2014, le groupe État Islamique s'est lancé à la conquête de la région du mont Sinjar, en Irak. Cinq ans plus tard, plus de 3000 Yézidis sont toujours entre leurs mains ou portés disparus. Le demi-million de Yézidis qui vivait dans les villes et villages de la région a fui. Ne leur reste plus aujourd'hui que la souffrance vive laissée par ceux qui sont absents, les charniers laissés par Daech dans son reflux ; les femmes et les enfants, convertis de force, qui vivent le cauchemar éveillé de leur servitude. Dès lors, comment refermer la fracture et apaiser la voix de ses fantômes ? Quel chemin emprunter pour guérir du traumatisme ?

Parmi les défis qui se sont posés à Alexe Liebert au moment d'écrire Sinjar, naissance des fantômes, il y avait la volonté de la cinéaste d'être exhaustive et donc de trouver la forme narrative idoine lui permettant d'inclure le maximum d'informations sur son sujet, ici les Yézidis au Kurdistan irakien, tout en gardant une narration linéaire. La cinéaste a alors choisi faire raconter son histoire par la montagne de Sinjar, terre ancestrale et refuge des Yézidis.