Chœurs Phronesis et Elisabeth Brasseur, Orchestre Coruscant

En première partie, le Stabat Mater de Francis Poulenc. Œuvre magistrale mais souvent peu connue du grand public. Elle étonne par ses contrastes et atmosphères variées. Tour à tour effrayante, douce, sombre ou légère, elle est considérée comme un monument de la musique sacrée. Œuvre tardive que Poulenc composa en 1950 à la mémoire son ami l’artiste peintre Christian Bérard, ce Stabat Mater est un parcours électrisant. Il témoigne de l’inspiration singulière du compositeur, marquée par une spiritualité originale, à la fois profonde et légère.
En deuxième partie, la Messe du Couronnement de Mozart résonne comme une invitation à la détente et la paix. Elle est la plus célèbre des vingt messes composées par Mozart. Il l’écrit à 23 ans, sur commande, mais dans des circonstances particulières, puisque qu’il traverse alors des épreuves douloureuses, au premier rang desquelles le deuil de sa mère. L’œuvre aurait pu être empreinte de peine et de noirceur, il n’en est rien. Alors que la masse orchestrale est imposante, la Messe du Couronnement témoigne paradoxalement d’une puissance toute poétique. Le solo de soprano à l’entame de l’Agnus Dei final, est la seule ouverture sur souffrances du compositeur. Un moment de grâce et de lyrisme bientôt enveloppé par l’ensemble du chœur, pour conclure l’œuvre en apothéose, dans une fanfare de cuivres. Au-delà d’une fresque vive, alerte et sonore accessible à tous, Mozart semble ouvrir à chacun, au-delà des épreuves, un chemin vers la lumière.