L'Art déco, un art de vivre : le paquebot « Île-de-France »

Avec son exposition L'Art déco, un art de vivre : le paquebot Île-de-France, le musée des Années Trente de Boulogne-Billancourt vous invite à monter à bord d’un des plus beaux navires des Années folles, dont la destinée tragique en a fait aujourd’hui une légende.
La Nouvelle Vague
Moins célèbre que le France ou le Normandie, l'Île-de-France est pourtant l’une des réalisations les plus notables, sorties des chantiers de Saint-Nazaire. Symbole d’élégance à la française, il est surnommé, dès sa mise à flot en 1927, la « rue de la Paix de l’Atlantique » ou, plus trivialement, « le plus beau seau à champagne du monde ». Deux ans après l’exposition des Arts décoratifs qui triompha à Paris, il s’inscrit dans le mouvement en faisant appel pour son décor à de grands artistes comme Lalique, Landowski, Leleu ou Ruhlmann.
En préambule, l’exposition du musée des Années Trente vous permet de découvrir les affiches faisant la promotion des croisières en Île-de-France. Les lignes claires et les couleurs délicieusement passées rappellent le charme des Années folles, illusion d’amusement et de légèreté qui ne devait pas durer. Pour participer vous aussi à cette fête éphémère, il est temps d’embarquer à bord du paquebot…
Du bel âge au naufrage
En montant à bord, vous pouvez admirer les reconstitutions des salles principales du bateau : le fumoir, le salon de thé, la salle à manger, les suites et cabines de luxe, la salle de jeux pour enfants… Si l’éphémère rampe de lancement pour hydravion n’a pas pu être recréée, on peut admirer plus de 300 œuvres qui faisaient la beauté du navire, avec notamment les belles laques de Jean Dunand.
L’une des forces de l’exposition est d’avoir réuni en un seul endroit les pièces qui composaient le bateau, dispersées depuis longtemps comme les restes d’un naufrage. Car, commencée dans la joie, la vie de l’Île-de-France ne fut pas de tout repos. Servant au transport des troupes pendant la Seconde Guerre mondiale, le paquebot devint navire marchand dans les années 1950, avant d’être vendu en 1959 à une société japonaise pour démantèlement… Mais une telle beauté ne pouvait partir sans un ultime coup d’éclat : loué comme décor pour le film Panique à bord, l’Île-de-France verra son sabordage, réel, filmé et diffusé sur grand écran aux quatre coins du monde. Des adieux de star !