[expo] Giovanni Bellini au Musée Jacquemart-André : Et la couleur fut
Le Musée Jacquemart-André consacre une exposition événement au maître de la Renaissance Italienne. Enrichie par des prêts nombreux - et précieux - de grands musées européens, elle plonge le visiteur dans les heures lumineuses du Quattrocento.
C’est un évènement capital pour les amoureux de l’école vénitienne : le Musée Jacquemart-André propose, depuis le 3 mars et jusqu’au 17 juillet 2023, une exposition consacrée à Giovanni Bellini, chef de file puisque créateur entre autres de cette école particulière, qui a marqué la rupture, du moins la transition, d’avec le mouvement gothique.
Durant le parcours, au sein duquel les œuvres du maître sont mises en regard avec des modèles les ayant inspirées, on comprend à quel point Bellini a bouleversé l’art italien de la Renaissance, en y injectant un nouveau langage de couleurs, de tons, à la recherche sans cesse d’apports innovants. Il va puiser dans les attentions aux détails, alors encore très flamandes, dans les constructions spatiales venues de ses compatriotes d’Italie centrale, développe son style via la peinture à l’huile, avec des touches d’art byzantin, nord-européen…
Bellini, peintre sérénissime
Celui qui a grandi dans une famille d’artistes - son père, son frère, son beau-frère sont tous peintres - est le roi des mélanges d’influences ; il peint madones, douleurs et gloires, en usant d’une technique qu’il est réputé pour avoir popularisé : le colorito, processus d’additions visant à construire un tableau en jouant sur les glacis, les jeux de couleurs, de pinceaux, afin d’obtenir des fondus, des matières plus ou moins vives, colorées ou opaques.
L’exposition bénéficie de prêts des plus grands musées italiens ; ainsi, la Galleria Borghese romaine, la Scuola Grande de San Rocco vénitienne, le musée Bagatti Valsecchi de Milan participent à réunir au sein du musée Jacquemart-André des chefs-d'œuvre du Quattrocento italien. Le couple Jacquemart-André en son temps s’aventurait à Venise régulièrement pour y chasser les dernières œuvres à ajouter à sa large collection ; logique, alors, que ce soit entre les murs du musée de Nellie Jacquemart et Édouard André que l'on consacre la première exposition française à Bellini, peintre officiel de la Sérénissime. Le glorieux XVe siècle italien n'a jamais été aussi proche.
Exposition Giovanni Bellini, influences croisées au Musée Jacquemart-André : à découvrir jusqu'au 17 juillet 2023
Partager cet article sur :
Nos derniers articles
Trente ans après sa découverte, la grotte Chauvet se dévoile à la Cité des Sciences et de l’Industrie qui invite à découvrir « l’aventure scientifique » que constitue son exploration par des chercheurs de disciplines variées.
Grand nom de l’art moderne brésilien, Tarsila do Amaral est à l’honneur cet automne d’une exposition au Musée du Luxembourg qui révèle toute l’importance de cette artiste.
Le Musée du Petit Palais expose l’œuvre du suédois Bruno Liljefors, encore méconnu en France, depuis le 1er octobre et jusqu’au 16 février. Une plongée en forme de bestiaire dans la nature sauvage suédoise.
Dans le hall Defrasse de la passionnante Cité de l’Economie (Citéco), une belle rétrospective de l’œuvre de Janine Niépce montre les femmes au travail. Vibrant hommage au deuxième sexe.