Le Grand Théâtre de l'épidémie

Avec Le Grand Théâtre de l’épidémie, l’éditorialiste Christophe Barbier fait un état des lieux de l’actuelle situation sanitaire en s’appropriant les textes de grands auteurs au Théâtre de Poche-Montparnasse, à deux pas de l'illustre Tour.

Le thème de l’épidémie a toujours eu une place de choix dans la création théâtrale. L’occasion pour les auteurs de parler des conséquences de ce fléau, de créer un exutoire ou de l’utiliser comme métaphore aux maux de la société. Dans Le Grand Théâtre de l’épidémie, Christophe Barbier convoque certains d’entre eux pour faire, à la fois, un état des lieux de l’actuelle situation sanitaire et une ode au théâtre. Et c’est peu dire que Molière (Le Malade imaginaire), Shakespeare (le destin de Roméo et Juliette aurait été différent sans la maladie…), Albert Camus, Antonin Artaud, Eugène Ionesco (Rhinocéros) et les autres ont été des visionnaires. Les extraits des œuvres, choisis avec pertinence et interprétés sur scène, auraient pu être écrits aujourd’hui.

Théorie en 3 actes

Accompagné par deux comédiens, tour à tour dans la commedia dell’arte ou adoptant un ton plus grave, le journaliste et éditorialiste de BFM TV prend l’habit du narrateur et déroule sa démonstration en trois actes : les savants, les puissants et les manants. Il met les médecins, « les plus savants des ignorants, les plus ignorants des savants » face à leurs contradictions avec notamment des extraits de prises de parole d’un certain Didier Raoult. Les hommes de pouvoir sont également égratignés à travers Œdipe roi de Sophocle ou L’État de siège d’Albert Camus (l’épidémie comme métaphore du fascisme). Quand la peur peut mener à la privation des libertés.

Un édito ?

Les « manants » peuvent, eux aussi, se laisser aller à la peur de la mort et des autres personnes. Une angoisse à laquelle il ne faut pas succomber. La position de Barbier est claire sur le sujet : sur d’autres, il pose les questions sans y répondre totalement (doit-on être rebelle ou zélé et suivre les consignes à la lettre ?) et laisse le champ ouvert. « Le théâtre sera toujours plus fort que la peur de l’épidémie et de la mort. » affirme-t-il. Il révèle la véritable nature des êtres humains et permet un sursaut d’humanité. Une « mission » à laquelle on ne peut qu’adhérer.

Christophe Barbier est à l'affiche de Raphaël Enthoven : Lettres à un ami arabe (mise en scène - Le Théâtre Libre) en 2024, Mademoiselle Chanel, en hiver (interprétation - Théâtre de Passy) en 2024, Offenbach et les trois empereurs (texte, mise en scène, interprétation - Théâtre de Poche-Montparnasse) en 2024 ou encore Le Tour du théâtre en 80 minutes (texte, interprétation - Théâtre de Poche-Montparnasse) en 2024.

Sylvain Katan est à l'affiche de Zoo Story (interprétation - Théâtre de Poche-Montparnasse) en 2023, Ciel, ma belle-mère ! (Théâtre Edgar) en 2022, Un fil à la patte (interprétation - Théâtre Hébertot) en 2022 ou encore Attention Desproges ! (interprétation - Théâtre de Poche-Montparnasse) en 2021.

Pierre Val est à l'affiche de Edward Albee : Zoo Story (mise en scène, interprétation - Théâtre de Poche-Montparnasse) en 2023, Le Repas des fauves (interprétation - Théâtre Hébertot) en 2023 ou encore Attention Desproges ! (mise en scène, interprétation - Théâtre de Poche-Montparnasse) en 2021.
Au cinéma, Pierre Val a interprété Satan dans Les Turlupins en 1979.